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ÀAmsterdam. (Photos de Sam Elony)

Des bonnes adresses, des photos et l’histoire de Camille à découvrir dans la rubrique PAGES.

CAMILLE À AMSTERDAM 7.

Publié par Anonyme in L’HISTOIRE DE CAMILLE.

 

L'appartement d'Yvonne est situé à l'angle du Prinsengracht et de l'Egelantiersgracht.

Le premier est le canal le plus animé d'Amsterdam quand l'autre, plus étroit, s'éloigne paisiblement en direction des boulevards extérieurs de la ville.

Je vis donc dans le Joordan, à quelques mètres de la maison d’Anne Frank. Un ancien quartier ouvrier, devenu repère pour familles bobos, qui plait aussi aux couples gays et aux étudiants. Dans les ruelles voisines, une classe moyenne résiste à l’inflation mobilière et tout ce beau monde cohabite en compagnie de quelques doyens autour du ´t smalle :

 

Un vieux café situé face au Bow Windows de mon appartement, sur l'autre rive de  l'Egelantiersgracht.

 

Depuis mon arrivée, je passe des heures dans le canapé à suivre la lente évolution des bateaux mouches, le flot de touristes et le ballet des nombreux vélos.

J'ai le mien, bien entendu. Celui d’Yvonne. Un biclou taché de rouille. Un véritable vélo hollandais dont les freins fonctionnent à l'aide du rétropédalage.

Parcourir cette ville sur deux roues n’a jamais été une envie jusqu’à ce jour.  A cause du nombre de cycles surgissant de partout et à grande vitesse. En raison des touristes, également, qui hésitent aux intersections et chutent douloureusement. Mais je vis ici, désormais, et il m’est impossible de faire l’impasse sur ce moyen de transport.

Ce serait comme habiter Paris sans faire la gueule.

Du reste, la pratique du vélo dans la capitale amstellodamoise est à l’image du périphérique parisien pour les non initiés. Il faut s’imposer et suivre le mouvement. 

Ce que je fais, désormais.   

 

En fin de matinée, je vais chez Albert Heijn, la supérette qui multiplie ses points de vente dans toute la ville, ou au marché proche de Noorderkerk : l’église au Nord d’Amsterdam.

Je charge mes sacs de courses sur le guidon du deux roues puis je fais quelques détours par les 9 rues adjacentes aux canaux principaux. Le temple du lèche vitrines. 

Quand vient l’heure du déjeuner, je m’installe sur un coin de bar et je commande un toastie ham and kass avant de parcourir la ville à nouveau. 

 

Comme les amstellodamoises, je suis grande et mes longs cheveux châtains se décoiffent au fil du parcours. Comme elles, bientôt, je saurais conjuguer le maintien à l’allure désinvolte tandis qu’une amie trottera derrière mon vélo pour sauter sur le porte bagage. Sans jamais râler, nous éviterons les visiteurs étrangers qui pédalent en groupe d'une manière maladroite. Aux touristes piétons qui s’aventurent sur la route, nous ne dirons rien du principe de sécurité : « Ce n’est pas à toi d’éviter les vélos mais à nous de le faire »

Nous nous contenterons de les effrayer d’un léger contact et d’un coup de sonnette, comme une âpre caresse…

 

En vérité, nous dirons que je tente de me fondre dans la masse et personne ne devine ma nationalité…, tant que je ne parle pas anglais.

 

En fin d'après midi, je reviens m'installer derrière le Bow Windows. 

La nuit tombe. Les fenêtres des appartement s’illuminent à l’unisson de celles des nombreuses péniches amarrées sur le Pinsengracht où tout le monde se met à table. Il n’est que 18 heures mais j’agis par mimétisme. Je dine.  

Je n’allume pas la télévision. 

Pour elle même, Yvonne a prévu l'antenne satellite et les chaînes françaises mais je préfère quelques pages d'un livre afin d'occuper mes soirées. La plupart du temps, une cigarette de cannabis associé au spectacle de la rue me suffisent.

 

Les 45 mètres carrés d'Yvonne aussi.

 

CAMILLE À AMSTERDAM 7.