Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ÀAmsterdam. (Photos de Sam Elony)

Des bonnes adresses, des photos et l’histoire de Camille à découvrir dans la rubrique PAGES.

CAMILLE À AMSTERDAM 5.

Publié par Anonyme

Pour ma part, une fois majeure, j’ai loué un deux pièces dans un quartier populaire de la capitale des Flandres et  j’ai choisi un métier qui ne flattait pas l’égo de mes parents.

 

Je suis employée de mairie au service des passeports… 

 

Je suis retourné à Amsterdam.

Avec Marie-Claire dont j'ai fini par perdre la trace, en compagnie de mon premier

amoureux puis avec d'autres garçons...

Aux allers retours sur une journée, se sont succèdes les week-end avec hôtels en dehors de la ville, moins cher. J’ai fini par séjourner intra muros, toujours à bas prix, puis j’ai découvert un site web où les propriétaires amstellodamois proposait leur  logement à la location. Une autre approche de la cité lacustre, des séjours plus long qui me donnait l’impression d’être chez moi dans cette ville où je me perdais volontairement, loin des quartiers touristiques. Deux décennies d'une lente approche qui m'on portée jusqu'à mes 37 ans.

 

Un âge où le bilan s'impose.

Négatif.

 

En résumé, je m’ennuie derrière mon guichet.

J’ai quelques amis. Des collègues, principalement, qui fuient mon aversion pour le semblant et, de ce fait, ma trop grande franchise. Ma vie sentimentale, elle, n'est qu'une succession d'échecs.

C'est à ce moment que l'idée d'une année sabbatique  s'est imposé à mon esprit.

Sur le Net, J'ai trouvé un portail regroupant la communauté française des Pays Bas qui s’ouvrait sur quelques informations pratiques : le permis moto batave, les impôts français des expatriés, des annonces de colocation, de babysitting, des offres d’emplois…

Sans intérêt, pour le moment.

J’ai opté pour le forum et j’ai parcouru la liste de discussions où, comme partout ailleurs, tout et n’importe quoi défilait. Du reste, je me suis fâchée avec quelques compatriotes qui recherchaient la France à Amsterdam. Bande de cons ! Pourquoi s’expatrier, dans ce cas ?

A force d’explorer le site, je suis tombée sur Yvonne, 47 ans, qui vivait au bord des canaux depuis quatre ans et ne semblait pas regretter son choix.

 

« Juste pour le plaisir de parler Français » proposait-elle en titre.

 

_ La langue de Molière te manque ? avais-je écrit en préambule.

_ Beaucoup de Français vivent à Amsterdam, j’en rencontre quelques un mais parfois, le soir, j’ai un p’tit coup de blues et je viens sur le forum pour prendre ma dose…

_ Pourquoi Amsterdam ?

_ Le hasard, répondit-elle. Suite à un divorce laborieux, j’ai eu envie de prendre l’air et ma boite offre de nombreuses possibilité de mutation.

_ Tu bosses dans quel domaine ?

_ La recherche contre le cancer.

_ Bravo.

Aucune réaction. Visiblement, cette fille n’était pas sur le forum pour se faire mousser.

_ En fait, comme l’annonce mon intitulé, j’ai envie de prendre une année sabbatique et je viens tester la validité de mon délire.

_ C’est une capitale européenne à dimension humaine, répondit-elle. Elle a même un côté rurale ; la campagne est très proche ; tout en offrant de multiples possibilités culturelle : des musées, des expos, différentes manifestations festives… Ici, les gens prennent le temps de profiter de la vie. Je le constate d’autant plus quand je rentre en France où les gens sont tristes comme des bonnets de nuit. Ca se plaint, ça monte sur ses ergots. J’agissais de même quand j’étais là bas, sans aucun doute. Chacun de nous devraient s’éloigner, de temps a autre, histoire de comprendre ce que l’hexagone offre aux plus démunis. Le système est parfois critiquable mais il a le mérite d’exister et c’est une chance. En Hollande, les allocations de chômage sont versées sur une courte durée, tu n’as pas d’assistante sociale pour t’aider à payer tes facture mais des huissiers qui débarquent à la première échéance non réglée. Il y a des soucis d’immigration, de délinquance et autres mais…, les gens ont l’air heureux.

_ Tu ne m’aides pas beaucoup, là…

_ Si ce n’est qu’un délire pour toi, non, mais si l’envie est réelle, je pense que je suis la bonne personne pour t’aider à franchir le pas.

 
CAMILLE À AMSTERDAM 5.